Prise de parole : Danny Cohen Bendit

25 décembre 2008
Danny Cohen Bendit - Fragments Du Visible

Aujourd’hui  nous avons réuni, de façon un peu exceptionnelle, autour de la table,  Michel Lévy et Marie Guéant, qui sont les parents d’Yildune qui est une des personnes qui ont été mises en détention provisoire, suite à l’affaire du 11 novembre et donc aux accusations de terrorisme de la part du gouvernement, et Daniel Cohn-Bendit, député vert européen; et nous sommes ici avec Gaël Cogné, journaliste au service société.

Gaël – Vous Daniel Cohn-Bendit vous avez souhaité prendre position sur cette affaire en tant qu’ami de Michel Lévy, peut-être qu’on pourrait commencer par raconter un petit peu l’histoire, qu’est-ce qui c’est passé le 11 novembre pour vous ?

Ma – C’est un jour férié, il est six heure du matin, ça tambourine à la porte “police, police, ouvrez”. Michel n’entend pas et je réalise qu’il faut aller ouvrir, j’y vais. c’est assez petit chez nous, le couloir est étroit, on me pousse la porte brutalement et plein d’hommes cagoulés, arme au poing me menaçant, me bousculant pour rentrer. Ils me bloquent en me disant “où est Yildune Lévy ? où est Yildune Lévy ?” je n’ai même pas le temps de répondre, les hommes cagoulés se déploient, il y en a partout et on me dit de rester immobile ; ils sortent ma fille de sa chambre, je la vois au bout du couloir avec les menottes aux mains tremblante en me disant “maman qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qui se passe ? Et moi je leur dit”mais enfin qu’est-ce qui vous arrive ? C’est quoi cette histoire ? Qu’est-ce qui se passe ? Quel crime vous reprochez à ma fille ?”. Cela a été très violent parce que voir des hommes cagoulés et en armes, comme ça chez soi d’un seul coup, on est pétrifié. Et je finis par leur dire ” mais qu’est-ce que vous cherchez enfin ?” Ils m’ont dit “on veut l’interroger” Alors là c’était trop et je leur dis “mais enfin si vous vouliez l’interroger vous pouviez la convoquer au commissariat, vous êtes des policiers, j’imagine que vous savez qui on est, c’est incroyable” Ils nous ont fait asseoir, il fallait attendre.

Mi –je suis quelqu’un qui travaille plutôt la nuit, le soir et donc effectivement au début je n’ai rien entendu et quand je me suis réveillé parce que les bruits étaient inhabituels, j’ai ouvert les yeux et qu’est-ce que j’ai vu, une espèce de tête qui dépassait de la bibliothèque, cagoulée avec deux yeux blancs énormes comme ça et la bouche sans corps, il n’y avait pas de corps donc d’un seul coup ça m’interpelle, il fait un pas en avant “police” donc là comme je suis quelqu’un qui dort tout nu je me lève et je passe mon slip etc et je vais vers eux en demandant mais qu’est-ce qui se passe et là ils me disent que c’est effectivement pour Yildune, et immédiatement je demande” mais vous avez un papier ? vous avez quelque chose ? Vous avez un document ?”
Ils me donnent le document qui permet de faire la perquisition, je m’aperçois à sa lecture que c’est un processus qui a été engagé à l’intérieur d’une enquête qui s’est ouverte le 16 avril, et que l’acte judiciaire qui permet d’effectuer les perquisitions est du 6 juin ; et donc je réalise  que c’est une enquête ; j’ai alors la même réaction que Marie et je dis “ mais attendez je ne comprends pas, si Yildune vous vouliez la voir, vous aviez quelque chose à lui demander, vous n’aviez qu’à la convoquer, elle serait allée à la convocation. Donc, ils sont rentrés de la manière qu’a décrite Marie mais il n’y avait pas d’armes à la maison, c’était évident ; ce qu’ils trouvent c’est un désordre habité par beaucoup de livres, dans notre chambre ils trouvent des ordinateurs, ils trouvent une guitare six cordes, ils trouvent une guitare basse, ils trouvent des images sur les murs et donc quelque part il peut y avoir un doute sur “ce n’est peut être pas les terroristes dont on nous avez parlé.

Gaël : Est-ce qu’ils disent ce qu’ils soupçonnent ou ce qu’ils reprochent à votre fille à ce moment là?

Mi & Ma – non  ils disent que c’est pour une enquête, qu’ils veulent l’interroger

Mi – Par contre quand je vous parle du 16 avril et du 6 juin ce qui est référencé dans l’enquête c’est l’histoire en Amérique du Nord, c’est le passage entre le Canada et les Etats Unis, l’ouverture de l’enquête….

G – Donc là on va peut-être préciser, on leur reproche finalement, ils ont été repérés, à en croire les enquêteurs, alors qu’ils voulaient franchir la frontière entre les Etats Unis et le Canada, ils avaient en leur possession des tracts

Mi – ça c’est ce qu’on dit

G – tout à fait, c’est ce que disent les enquêteurs

Mi – c’est une supposition

G – Donc le FBI aurait alerté, quelque temps plus tard, suite à un attentat près d’un centre de recrutement

Mi – non pas suite à un attentat, ça c’est déjà de la construction : je suis allé aux Etats Unis  si on réfléchit un peu à Time Square, quand on ne connaît pas New York c’est évident que l’on va à Time Square. Yldune c’était la première fois qu’elle allait aux Etats-Unis, Julien je n’en sais rien ; Je suis sûr que les mêmes jours où ils sont passés, si on lançait un appel mondial on trouverait des touristes qui ont pris en photo Time Square, les différents endroits où ils sont allés. Et pourquoi je parle de Time square sous cette forme-là , parce que en plus à Time Square il y a un centre de recrutement pour la guerre en Irak. Donc tous ceux qui sont opposés à la guerre en Irak et qui disent que c’est une gigantesque bêtise vont voir ce bidule. Après il y a plusieurs versions : si on regarde les papiers publiés de la part de la police, eux disent qu’ils ont été vus en réunion, on a trouvé dans la presse comme quoi ils avaient participé à des manifestations. Moi ce que j’en sais par ma fille c’est que les réunions n’étaient pas drôles et qu’ elle est allée visiter les musées, et ce n’est pas une fan d’anglais.

G – Donc ça c’est le départ de l’enquête

D – Je trouve toujours intéressant que l’on soit précis : il y a donc un ordre de perquisition pour juin, la perquisition a lieu en novembre, d’accord ? On est d’accord. Imaginons que ce soient vraiment des terroristes, c’est irresponsable. C’est irresponsable d’attendre cinq mois que des terroristes, qu’on a filé, dont on sait tout, qu’on les laisse pendant des mois se balader en France et pouvoir faire ce que font les terroristes. Donc déjà on se pose des questions.
Et deuxièmement, d’intervenir comme ça, on invite même les medias à filmer l’arrestation de “terroristes”, on fait intervenir la police de terroristes, donc on dit aux français : ”voilà, nous avons arrêté un groupe de terroristes”. Dans la tête des gens, les terroristes c’est qui ? C’est Ben Laden, il y a un véritable danger de terrorisme de par le monde, les attentats à Bangkok, on voit, ce que c’est pas rien le terrorisme.
Imaginons maintenant ce qu’on reproche aux jeunes : on leur reproche d’avoir interrompu la circulation de TGV, imaginons que cela soit vrai, j’en sais rien , ce n’est pas à moi de décider, imaginons que ça soit vrai, alors la question qui se pose c’est : est-ce qu’on a le droit de dire que ça c’est du terrorisme ? On peut dire que c’est une dégradation : oui ; on peut dire qu’on ne peut pas tolérer cette dégradation : oui ; on peut dire que ceux qui sont responsables de cette dégradation doivent passer en justice : oui. Mais si on dit que ça c’est du terrorisme, on minimise le terrorisme, on minimise Ben Laden et on devient un danger public numéro 1, parce que si on ne sait pas faire la différence entre un groupe qui se révolte contre la société, qui fait des dégradations –je ne dis pas qu’ils l’on fait je n’en sais rien, mais même si c’est ça – ,et un groupe de terroristes, si c’est le même nom, eh bien je crois que la lutte anti-terroriste est mal barrée en France.

G –   Ce que vous dénoncez c’est le brouillage

Mi –je suis en accord sur le caractère international et sur la figure du terrorisme,  par contre sur la construction de la figure… Qui sont ces gens-là, qu’est-ce que ma fille peut incarner au niveau du questionnement dans le monde dans lequel on vit,  qu’est-ce qu’on leur reproche dans les faits ? On leur reproche entre autre par exemple d’aller d’un pays à un autre en Europe pour s’intéresser directement à ce qui se passe, c’est-à-dire que quelque part ce seraient même les premiers Européens puisque eux ils vont sur le terrain

D –Je trouve intéressant d’expliquer : Ils ont des passeports …

Mi – oui

D – et pourquoi ils ne prennent pas leur passeport ?   ils ne rentrent pas comme ça aux Etats Unis

Mi –Et bien par exemple  Agemben  a une position là-dessus par rapport à la biométrie, par rapport aux développement des mesures sécuritaires, le Patriot Act développé par Bush qui fait que les Etas Unis sont une forteresse d’un certain type, lui il dit qu”il n’y va pas, il préfère ne pas y aller. Eux ils sont plus jeunes, ils vont au Canada –et tout ça c’est du conditionnel parce que c’est des détails que je n’ai pas discuté- je sais qu’elle est allée au Canada, qu’elle est allée aux Etats-Unis et le reste dans le détail, une bonne partie, je l’ai appris par la presse

D – mais tu sais qu’ils refusent la biométrie

Mi – Oui je sais qu’ils refusent la biométrie, ils se sont battus en France là-dessus

D – Donc une des explications de passer illégalement aux Etats-Unis, c’est parce qu’ils refusent la biométrie

Mi- De se prêter aux contrôles biométriques qui se trouvent maintenant aux frontières

D – Donc c’est une forme de résistance civile, on trouve ça intelligent ou on trouve ça bête, mais c’est une forme de résistance civile, la résistance contre la biométrie est quelque chose d’absolument légitime.
Il y a un deuxième exemple, c’est important parce que c’est l’exemple qui montre la folie de l’histoire, ils n’ont pas de portables, d’ailleurs Michel Lévy, le père, n’en a pas non plus, alors on peut dire c’est des dingos, moi j’en ai deux, ils vivent dans un autre monde. On peut dire tout ça, mais on a le droit quand même en France de ne pas avoir de portable de dire que les portables ça rend fou… donc on énumère des tas de choses effectivement dont on a l’impression qu’ils sont comme autant d’éléments à charge du point de vue du gouvernement et de l’enquête en cours et qui en fait se sont des éléments politiques.

Mi – Non ! des éléments qui relèvent du mode de vie

D – du mode de vie, d’une forme de protestation contre une certaine forme de civilisation

Mi et M – ou de consommation, de surconsommation

D – ils disent on ne veut pas de portables et on est contre la biométrie, donc réaction de résistance civile, on passe illégalement la frontière, moi je serais le dernier à critiquer ça, j’étais interdit de séjour en France et j’ai passé illégalement la frontière

Mi – et je l’ai accompagné, je l’ai aidé à le faire

D – et je ne suis pas un terroriste pour ça

Mi – et moi non plus,

D – deuxièmement, quelqu’un qui refuse le portable et la police dit à tout le monde ils n’ont pas de portable parce que se sont des terroristes, alors que tout le monde sait que tous les terroristes ont des portables, que Ben Laden travaille avec les portables, donc on dit n’importe quoi, c’est une image de construction du terrorisme et c’est ça qui est dangereux. C’est dangereux parce qu’on a une ministre de l’intérieur qui dit des choses irresponsables, que personne ne lui répond et que, après, on en fait des terroristes.
Le danger, ça on le connaît dans l’histoire, que des gens qui font de la résistance et qui font des choses illégales, quand on les monte en terroriste et bien il y a une machine qui se met en route que l’on peut, parfois, ne plus arrêter, et c’est pour ça que c’est dangereux.
Et cette police, en s’occupant de cette manière de cette dégradation, ça veut dire qu’elle ne s’occupe pas de la manière nécessaire des vrais terroristes, c’est pour ça que la ministre de l’intérieur est une personne dangereuse pour la France.

G – ce que vous dites c’est qu’il y a finalement deux manières de regarder cette affaire, il y a un angle policier et si on cherche à retourner on se rend compte finalement qu’il n’y a pas grand chose.

D – on se rend compte qu’il y a un groupe qui fait une critique radicale de la civilisation, là encore on peut la partager ou pas, moi je suis près là-dessus de faire un  débat avec Julien et avec les autres

G – Julien est celui qui est soupçonné d’être le chef de bande

Mi – là-dessus sur l’histoire du chef de bande, je voudrais vraiment dire un quelque chose, parce que je suis allé à Tarnac pour la première fois le week-end dernier

D – Tarnac c’est l’endroit où ils habitaient à la campagne

D – où n’habite d’ailleurs pas ta fille parce qu’elle n’aime pas trop la campagne

Ma – parce que ce n’est pas son histoire

Mi –elle aime bien la nature mais ce n’est pas son groupe de vie, elle est ici, à Paris, impliquée dans d’autres activités, elle fait de l’archéologie.
A propos des histoires de chef j’ai rencontré des individus. Et ça me fait rigoler cette histoire de chef parce que c’est le genre de vie collective qui n’est pas une communauté à l’image des années 70, et c’est une vie collective avec beaucoup d’activités liées à la production, ils interviennent dans le social et j’ai eu plutôt la sensation d’avoir affaire à des individus qui, si il y avait quelqu’un dans le groupe qui se prétendrait chef ou leader,  j’ai le pressentiment qu’ils ne le fréquenteraient pas, il se ferait éjecter du groupe. Dire que lui qu’il travaillait d’une manière spécifique sans doute mais dire que c’est un leader ou un chef, ça n’est pas vrai.

D – Je crois que là encore c’est la construction terroriste parce que l’idée d’un groupe, d’un chef, on pense automatiquement à Bader…

Mi – ou n’importe quelle histoire, tu dis ça parce que tu as connu cette histoire-là

D- oui ou parce que le film vient de sortir

Mi – oui c’est un mauvais film

D – c’est un très mauvais film mais ce n’est pas ça le problème. On monte un groupe et les terroristes ont des chefs, ils s’appellent Ben Laden, l’autre s’appelle Bader ou Toto ou les chefs historiques des brigades rouges etc…  donc tout ça, ça fait partie d’un montage. Au lieu de dire il y a une critique de la civilisation qu’on peut partager ou ne pas partager, qu’on peut trouver juste ou ridicule, il y a un mode de vie qui veut justement s’extraire de cette civilisation de surconsommation, donc on refuse les portables, on refuse la biométrie, on refuse le contrôle. Et c’est vrai qu’on est dans une société qui, par anti-terrorisme, contrôle de plus en plus les individus. Ça c’est une chose.
Et à partir de là on leur reproche quoi ?  j’ai lu toute la presse, on dit ils ont participé, par exemple à des manifestations, mais on doit dire aujourd’hui par exemple quand le président de la République fait une critique de la mondialisation, il peut le faire que parce que ça a commencé à Seattle, parce qu’il y a eu un mouvement social qui s’est coltiné la critique de la mondialisation, donc là encore il n’y a rien de…., alors on me dit oui mais ils ont fait le coup de poing, je m’excuse le ministre des affaires étrangères allemand Mr Fisher qui est reçu dans toutes les chancelleries a fait le coup de poing quand il avait 28 ans et bon il n’est pas devenu un  terroriste. Il y a des tas de gens bien qui était en France à la gauche prolétarienne qui participaient à des coup de poing, qui sont devenus les conseillers de Mr Sarkozy, comme André Glucksmann  qui participait d’un groupe qui n’était pas la non-violence par définition. Donc là encore il faut faire attention de ne pas dire n’importe quoi.
Mon résumé, et je dirais toujours la même chose : oui la société a le droit de répondre juridiquement, dans un état de droit, à des actes de dégradation s’il y a preuves. Mais ça n’a rien à voir avec le terrorisme.

G  -Michel Lévy pour finir

Mi – En écoutant Dany je pensais à un truc de cette même année 2008, il y a eu une petite histoire, et comme moi je demandais tout le temps à Yildune quand elle allait dans différents endroits de me ramener des tracts et des brochures donc c’est un truc qui m’avait mis la puce à l’oreille c’est l’histoire des fumigènes : c’est l’histoire du centre de rétention de Vincennes où des jeunes ont été interpellés dans un périmètre un peu large et ils ont été accusés aussi de terrorisme, et le détail de cette histoire c’est quoi ? Il y avait des manifestations régulièrement devant le centre de rétention de Vincennes et donc qu’est-ce qu’ils faisaient pour pouvoir communiquer avec les sans-papiers qui étaient à l’intérieur ? Ils faisaient du bruit à l’extérieur avec des fumigènes. Les fumigènes si vous devez les acheter en magasins c’est des trucs qui coûtent cher, la recette pour fabriquer un fumigène est simple et ça ne coûte pas cher, donc si on y va plus d’une fois et qu’on n’a pas un gros porte-monnaie on a tendance à les fabriquer soi-même, c’est exactement ce qui s’est passé. Et maintenant, ils sont dans une procédure, ils ont fait plusieurs mois de prison pour certains d’entre eux, d’autres dans une affaire pas très éloignée sont dans la même situation, sont toujours incarcérés, il n’y a rien d’avancé sur cette histoire et ça a lieu quelques mois avant.

D – Au ministère de l’intérieur, la ministre de l’intérieur et tous ceux qui travaillent avec elle,  sont sur un « trip » de fou, ils sont dans une construction idéologique de terrorisme et dans une construction pratique de terrorisme. C’est-à-dire qu’ils poussent des gens qui critiquent la société à bout parce qu’ils ne respectent pas le minimum de l’intelligence de l’état de droit

G – est-ce que pour vous ça veut dire que derrière il y a une volonté de criminaliser la contestation ?

D – Mais ça c’est dans la logique de tout ministre de l’intérieur

Mi – de tout ce qui n’est pas dans la norme oui je pense

D –  j’ai lu tout mon dossier d’avant 68 sur moi et c’est complètement fou. Vous lisez ce dossier et vous vous dites mais attention c’est un grand manipulateur international qui a ses mains liées avec la CIA. C’est la logique policière du ministère de l’intérieur. Le problème c’est qu’avec les manipulations idéologiques et dans les médias, on arrête des gens, on dit « on a une preuve, l’ADN » c’est un mensonge et il n’y a aucune preuve ; si il y en avait cela fait longtemps qu’ils auraient dit cette ADN ça appartient à cette personne. Ça n’est pas vrai, donc un ministre ou une ministre de l’intérieur peut mentir, un procureur peut mentir, ça ne fait rien puisqu’on est dans la lutte anti-terroriste. Et c’est ça la folie, il faut se battre contre le terrorisme mais si on se bat contre le terrorisme de cette manière, on terrorise les gens et on ne se bat pas contre le terrorisme.

G – ça pour vous, c’est véritablement nouveau

D – C’est quelque chose qui existe depuis plusieurs années qu’on a importé d’Amérique.

Plan du site

FRAGMENTS DU VISIBLE en un coup d'œil

Recherche