Affaire de Tarnac : la qualification de « terrorisme » abandonnée

Huit militants libertaires, dont Julien Coupat, ont été renvoyés en correctionnelle dans l'affaire dite du "groupe de Tarnac", mais la qualification "terroriste" a été abandonnée pour l'ensemble des infractions.
8 août 2015
Publié le samedi 8 août 2015 à 18h23

Dans cette affaire de sabotages de lignes TGV en 2008, après sept années d’instruction, des centaines d’heures d’écoutes, d’interrogatoires et de reconstitutions, Julien Coupat, leader présumé du groupe, sa compagne Yildune Lévy et deux autres personnes sont renvoyés en procès pour « association de malfaiteurs » . Quatre autres personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour falsification de documents administratifs.

Dans son ordonnance rendue vendredi, Jeanne Duyé, la juge d’instruction antiterroriste en charge du dossier, n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait que la circonstance aggravante d' »entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre de trois militants, dont Julien Coupat et Yildune Lévy.

Les explications de Corinne Audouin

Le parquet a cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.

Tout ça pour ça ?

La réaction de Marcel Gay, journaliste, auteur du livre « Le Coup de Tarnac » sorti en 2009, quelques mois seulement après le début de l’affaire.Pour Marcel Gay, « les dés étaient pipés dès le début de l’affaire ». il répond à Benjami Illy

Une victoire, mais en demi-teinte

C’est comme ça que le « groupe de Tarnac » a ressenti l’annonce, toujours convaincus que la police a fabriqué des faux pour les perdre.

Mathieu Burnel est l’un des prévenus, renvoyé au tribunal pour refus de prélèvement ADN. Il s’exprime au nom des huit membres du groupe au micro de Corinne Audouin

L’affaire avait été largement médiatisée, voir politisée, dès le début de l’enquête

(…) Elle  a suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, ayant été accusés de l’instrumentaliser en insistant sur son caractère terroriste.

Pour Maître William Bourdon, (…) on avait voulu inventer à l’époque des « ennemis de l’intérieur »

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