Libération immédiate des inculpés de Tarnac !

27 novembre 2008
SUD Éducation

Le 11 novembre dernier, 150 policiers cagoulés et 2 hélicoptères ont mené une opération coup de poing en présence des caméras pour interpeller et inculper neuf jeunes, soupçonnés d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ils sont suspectés d’avoir dégradé et mis hors service des caténaires de la SNCF. Depuis la circulaire antiterroriste du 13 juin 2008, une telle inculpation est passible de 20 ans de réclusion.

Or, à ce jour, le dossier est vide, ce dont a témoigné leur avocate Me Irène Terrel (« découverte » d’un livre en vente libre dans n’importe quelle librairie de textes théoriques passablement abstraits,, de matériel d’escalade…). Cependant cinq de ces jeunes de la ferme de Tarnac sont incarcérés à titre préventif pour une durée indéterminée.
La disproportion grotesque entre les moyens policiers déployés, la qualification retenue par le procureur de paris, M. Marin, et les faits incriminés, nous conduisent à exiger la libération immédiate des cinq jeunes.
Depuis des mois, la police, le Ministère de la Justice, les grands médias ont construit de toutes pièces une nouvelle figure de « l’ennemi intérieur » : le « terroriste d’ultra-gauche ». Une image utilisée hier contre les militants du RESF, contre des sans-papiers, aujourd’hui contre des jeunes vivant en communauté à la campagne.
Qui peut, sérieusement, parler ici de « terrorisme » ? 
Qui a peur des jeunes de Tarnac ? 
Qui est terrorisé par RESF ?
Nous dénonçons la législation antiterroriste de juin 2008 qui permet aujourd’hui d’inculper pour « terrorisme » n’importe qui pour n’importe quoi.
Nous dénonçons le terrorisme d’état , bien réel celui-là, qui, avec le fichier Edvige, Cristina et autres, les tasers, Vigipirate, les prélèvements ADN, le fichier base-élèves, le flicage « veille de l’opinion » de Darcos, le délit d’outrage, le GIGN envoyé contre des grévistes, traîne des fonctionnaires et des citoyenNEs devant les tribunaux et pousse des sans- papierEs à se défénestrer à la vue des forces de police. Face à ces lois d’exception qui se mettent progressivement en place et qui visent à réduire au silence toute tentative de contestation, il faut affirmer qu’aucune menace d’« ultra-gauche » n’existe aujourd’hui dans notre pays.
Sud Éucation dénonce cette tentative de manipulation de l’opinion et la construction imaginaire d’un risque « anarcho-autonome ».
Sud Éducation exige que les jeunes de Tarnac soient libérés immédiatement, car il est insensé de les traiter en terroristes, alors que leur détention préventive risque de les condamner avant même qu’ils soient jugés.
Sud Éducation exige l’abrogation immédiate de la circulaire du 13 juin 2008 qui menace n’importe quel citoyen français de procédures d’exception inacceptables et promet de futures tragédies judiciaires, comme celles des « flops » des Irlandais de Vincennes, des « Moujahidines » iraniens de Auvers-sur-Oise, etc.
Sud Éducation appelle à rejoindre le comité de soutien de Tarnac.

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